Nous quittons sans regret la région d'Antofagasta, qui semble être un carrefour industriel et routier, pour nous enfoncer vers l'Est- Les guides écrivent que le désert d'Atacama est le plus aride du monde; nous confirmons: sacs plastiques , bidons et déchets s"enchevêtrent dans la clôture qui borde la Panaméricaine sur des kilometres et au-delà le désert, absolument minéral ; pas un arbre, pas une herbe ou un lichen ; horizon infini, bosselé de dunes gris sable. Premier arrêt dans une ancienne gare ferroviaire à Banquedano : Visite improbable, nous sommes seules dans un lieu gigantesque, ouvert au quatre vents à circuler au milieu de vieilles locos, à grimper dans des wagons délabrés sous un soleil de plomb. C'est magique et propice à tous les scénarios ! Plus loin, nous découvrons la ville fantôme de Chacabuco, ancienne cité d'exploitation de salpêtre puis camp de prisonnier pour une année sous Pinochet et camp militaire par la suite. Sentiments partagés entre l'ancienne magnificense des lieux (visite du théâtre) et ce que l'on sent de la dureté de la vie dans ces lieux d'exploitation humaine. Nous reprenons la route. Les volcans sont de plus en plus visibles, sommets enneigés, camaïeux d'ocre de gris. Paysages irréels de larges volutes roses, bordées de blanc, sous les volcans. Nous ne savons pas si ce sont d'anciens sites miniers ou des gisements naturels. Nous arrivons à San Pedro ( pueblo mui touristico !) au coucher du soleil. Le charme du lodge agit de suite : c'est une construction typique de torchis local, au toit et plafond de chaume, au bout d'une piste, avec vue imprenable sur les sommets enneigés. Pas un bruit, pas un chant d'oiseaux, silence ouaté, nuit étoilée sous la voie lactée. Des photos du lodge, demain...